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Interview d'Halima et d'Hadijata, femmes de la coopérative de Mardane

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Halima, 30 ans et six enfants, et Hadijata, 40 ans et 5 enfants, vivent dans le village de Mardane. Elles font partie des fondatrices de la coopérative locale, créée en 2017 par « Les Puits du Désert » et l’ONG Tidène. Avec une dizaine d’autres femmes de leur village, elles y travaillent chaque jour. Nous leur laissons la parole (leurs réponses ont été fusionnées).


Comment se passait la journée avant la coopérative ?

La journée était rythmée par les nombreuses tâches quotidiennes comme la corvée d’eau, s’occuper des enfants, des animaux domestiques et préparer à manger.


Comment se passe la journée aujourd’hui ?

Plein de travail ! Entre le jardinage, la couture, la teinture batik, l’embouche (engraissement du cheptel), l’approvisionnement de la boutique et la vente de ses produits, sans oublier d’initier les petites filles et d’autres femmes aux domaines que nous maîtrisons à présent, nos journées sont bien remplies, mais nous gagnons de l’argent !


Comment est organisée la coopérative ?

On s’organise par équipe de travail, de façon à ce que chacune d’entre nous puisse travailler et gagner sa vie. Beaucoup de femmes s’intéressent à ce que nous faisons et se déplacent depuis les villages environnants pour venir profiter de nos conseils. Beaucoup insistent pour intégrer la coopérative.


Avez-vous reçu une formation en rentrant dans la coopérative ?

Oui, grâce à l’ONG Tidène et aux Puits du Désert, j’ai participé à des formations en vie associative, gestion financière, gestion des micro-entreprises, teinture batik artisanat, techniques de transformation des fruits et légumes.


Vos revenus ont-ils augmenté ?

Oui, c’est un grand avantage pour moi de travailler dans cette coopérative. Avant, je n’avais rien, et maintenant j’ai une autonomie financière. Avant, je ne pouvais même pas m’acheter une allumette, et aujourd’hui, j’arrive à gérer mes dépenses personnelles et je contribue aux revenus de la famille. Je suis aussi plus entreprenante, pour tout ce que je fais, je calcule ce que cela pourra me rapporter.


Peut-on dire que la coopérative a contribué à améliorer votre vie de famille ?

Oui, je vis mieux à tout point de vue. L’amélioration est évidente et nous sommes devenues des références aujourd’hui. Depuis la création de la coopérative, j’ai pu acheter beaucoup de matériels, des vêtements pour mes enfants, des ustensiles de cuisine, des seaux et beaucoup d’autres objets utiles.


Quel avenir envisagez-vous aujourd’hui pour vos enfants ?

Je veux qu’ils fassent de longues études et qu’ils deviennent des cadres qui vont nous aider à faire d’autres projets pour notre village.


Cet avenir était-il envisageable avant votre participation à la coopérative ?

Pas du tout, parce qu’avant la création de la coopérative, nous étions désorientées, loin de nous imaginer être un jour là où nous sommes aujourd’hui. Nous n’avions rien, et surtout aucun espoir.




Propos recueillis par Elmoktar Anousra Aittock, ONG Tidène.



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